La Bataille des 10 mots : un écrivain lorrain lauréat !

La Bataille des 10 mots : un écrivain lorrain lauréat !

Parmi les lauréats de « La Bataille des 10 mots » cette année, un nom a retenu notre attention, celui de John Steelwood. Largement plébiscitée par le vote des internautes qui comptait, rappelons le, pour 50 % dans les délibérations du classement final, sa micro-nouvelle « Tout pour la rejoindre » est lauréate dans la catégorie littérature.

L’auteur venu de Lorraine a été publié récemment un roman aux Éditions Kirographaires « L’homme de sang » sous son pseudonyme mais a déjà de nombreuses publications à son actif sous son véritable nom. John Steelwood viendra ce 26 juin à 17h à la DRAC de Bourgogne pour recevoir le 2e prix du jury dans sa catégorie. Pour cette occasion, nous avons souhaité découvrir ce jeune talent…

Sarah Hubert-Marquez : Qu’est-ce qui vous a motivé pour participer à l’opération de « La Bataille des 10 mots » ?

Le plaisir des mots, tout simplement, mais aussi parce que certaines de mes connaissances m’ont encouragées à aiguiser ma plume pour écrire un petit texte. C’est toujours gratifiant et terriblement entraînant de sentir qu’il y a des personnes derrière vous qui vous soutienne. De plus, je connaissais la bataille des 10 mots, pour y avoir participé l’an dernier, sous ma véritable identité.

S.H-M : Dans votre biographie, vous ne cachez rien ; John Steelwood est un pseudonyme que vous utilisez pour vos écrits, mais vous publiez aussi des ouvrages d’un autre genre sous votre vrai nom… ça fait très docteur Jekyll et de Monsieur Hyde non ? Pourquoi ce choix de deux signatures ?

J’adore Stevenson, son livre fait partie intégrante de ma bibliothèque, de plus nous sommes tous un peu Jekyll et Hyde.

Je considère qu’il existe deux catégories de personnes, celles qui choisissent d’enterrer une facette, souvent à la sortie de l’adolescence, sachant qu’elles la garderont précieusement dans un coin de leur crâne, juste au-cas où, mais la plupart ne s’en serviront jamais. Et il y a celles qui acceptent cette cohabitation un peu étrange.

Vivre avec sa part des ténèbres n’est pas si terrible que ça en a l’air. Me concernant, je l’ai conservée, car elle m’a permis d’avancer, de résoudre des problèmes et très souvent, d’ouvrir la soupape pour décompresser. Je m’amuse beaucoup avec John.

Après concernant les livres, c’est une autre question qui s’est posée. J’ai hésité au départ à utiliser John Steelwood, je ne voulais pas m’éparpiller, mais en y réfléchissant, j’ai préféré séparer les genres. Je ne m’imaginais pas dédicacer un livre d’horreur et un autre consacré à la jeunesse sous le même nom. Je ne veux pas créer l’amalgame dans l’esprit des lecteurs, alors comme John est né en 1991, d’une manière assez surprenante, je me sers de lui aujourd’hui pour présenter mes écrits les plus sombres.

S.H-M : Dans le premier chapitre de « l’homme de sang », Bastien le personnage principal est exposé lors d’un incendie au produit d’une recherche scientifique. Cet accident à la manière de Spiderman lui confère des pouvoirs régénérants et métamorphes. Peut-on dire que votre roman est un hommage aux comics book américains ? Pourquoi ?

« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », cette phrase m’a marqué quand j’étais jeune, et elle m’a suivi durant tout ce temps. Je crois que c’est l’une des plus belles écrites par Stan Lee et sans doute est-elle à l’origine de la naissance de l’histoire de Bastien.

Quand j’étais gamin, j’adorais me rendre chez mon oncle, car il achetait à son fils des Titan, Nova, Strange et consorts. Donc à chaque fois que je faisais un détour par cette maison de campagne, je me nourrissais de comics book : Spiderman en particulier. Je l’adorais déjà, je ne ratais jamais le dessin animé qui passait à la télévision dans les années 70.

Par la suite, je suis devenu collectionneur de comics (VF et VO). J’en possède plus de 1000, dont certains exemplaires de Spiderman que je garde précieusement dans des sachets de protection. Puis en 1989, j’ai découvert le travail Todd McFarlane, je suis tombé en admiration devant Venom.

Mon livre est donc un hommage aux comics book américain.

S.H-M : Par ailleurs, cet accident scientifique fait écho aux récentes découvertes sur le sang synthétique du professeur Douai et son équipe. Vous êtes vous inspiré des travaux actuels de la recherche médicale française ?

Pas du tout. J’ai écrit l’homme de sang en 2003 (je viens de retrouver la date dans mon ordinateur). Il est sorti directement de mon imaginaire. La panoplie des superhéros étant très étendue, j’ai donc recherché quelque chose de nouveau, tout en m’inspirant de Venom et de Carnage.

S.H-M : On remarque que vous faites de nombreux clins d’œil à votre entourage notamment par le choix des prénoms de vos personnages. Vos proches sont une source d’inspiration ou est-ce simplement une façon de les remercier pour leur soutien ?

Je m’inspire de tout. Je suis une véritable éponge visuelle. Du coup, quand j’écris, j’essaime des clins d’œil, parfois ils sont si gros que je les comparerais plutôt à de large battement de cils. Dans le livre, l’infirmière qui tombe sous le charme de Bastien porte le prénom d’une personne qui m’est chère et son nom n’est autre que celui d’une amie auteur (NDLR : Gaëlle Dupille). Les clins d’œil sont une bonne façon de remercier les personnes qui sont avec moi, qui m’aident et me soutiennent. J’aime bien et je ne suis pas près d’arrêter.

S.H-M : Une suite est-elle prévue aux aventures de Bastien ?

Je cogite tous les jours sur la suite. Concernant le premier livre, j’ai quelques regrets, comme celui de ne pas avoir proposé au lecteur un livre plus « massif », mais je me rattraperai sur le volume 2. J’ai envie de plonger plus avant dans le monde des comics, donc, inévitablement, des tensions vont se créer entre les personnages. D’où l’importance d’avoir posé les caractères de le premier tome. Je pense que l’histoire se déplacera d’un point de vue géographique. Sans doute se déroulera-t-elle à Paris, avec quelques scènes sur le parvis de l’arche à la défense. Je connais bien cette ville, et j’ai envie de lui rendre hommage à elle aussi. J’aimerais que cela se passe avec Bastien, mais j’ai d’autres livres en cours d’écriture, dont la trame se déroule dans la capitale.

S.H-M : Enfin, où peut-on se procurer votre roman ?

L’homme de sang est disponible directement auprès de mon éditeur, les éditions Kirographaires ou bien sur différentes plateformes de ventes en ligne (Gibert Jeune, Chapitre, Fnac…). Aux dernières nouvelles, il était en rupture sur la Fnac.com et si vous souhaitez une dédicace, il est toujours possible de me contacter via mon blog ou mon profil Facebook, seulement il faudra être patient, j’attends une nouvelle livraison de ma maison d’édition, je suis en rupture également. Sinon, si vous passez en Franche Comté le 6 et 8 juillet, vous pourrez me retrouver au festival du Bloody Week-End à Audincourt.

Propos recueillis par

Sarah Hubert-Marquez

Le site de l’auteur : johnsteelwood.wordpress.com/

L’ouvrage : http://www.edkiro.fr/l-homme-de-sang.html

Share