Les secrets du Château du Chastenay (Yonne)

Les secrets du Château du Chastenay (Yonne)

Article paru dans le N°1 de la revue associative Freaks Corp. en octobre 2009.

Situé au hameau du Val-Sainte-Marie (Arcy-sur-Cure), le château du Chastenay, autrefois nommé « Château du Lys » appartient, fait unique en France, à la même lignée depuis 1086. L’ancien propriétaire, Gabriel de La Varende était le descendant direct du fondateur, Gibaut d’Arcy.

Un laboratoire alchimique du Moyen Age

Et si le secret de la Table d’Émeraude était dissimulé dans les symboles ésotériques qui couvrent les murs de la demeure ? « Tous les symboles se rattachant à la fabrication de la pierre philosophale sont inscrits dans la maison, estimait le comte de La Varende, et, pour quelqu’un qui est initié, le fait est extrêmement troublant. » En effet, l’architecture et la décoration du château évoquent la symbolique alchimique.

Bâti au-dessus d’un réseau de grottes souterraines inondées le château a été conçu comme une « cage de Faraday1 » favorisant la rencontre entre les forces terrestres et les forces célestes. Profitant d’un fort magnétisme, bon nombre de personnes ont reconnus avoir bénéficié d’ondes positives contre la fatigue et la déprime.

Ainsi, la façade comporte 9 fenêtres de différentes tailles évoquant les 9 étapes de la vie d’un alchimiste (la naissance, l’enfant, l’adolescent, la rencontre avec une femme, l’union avec la femme, l’apprenti, le compagnon, le Maître alchimiste, et la réalisation du Grand Œuvre ) . Le chiffre 9 représente la Triple Trinité, symbole de l’opération alchimique qui consiste à maîtriser les 3 X 3 feux pour obtenir la pierre philosophale.

L’architecture obéit aux alignements cosmiques : par exemple la lucarne du laboratoire d’alchimie est pointée afin que le soleil éclaire l’âtre à midi les jours de solstice. On retrouve aussi nombre de dimensions évoquant le nombre d’or et même les caractéristiques numériques de la pyramide de Khéops !

Le fief du Chastenay appartenait aux sires de Lys au XIVe siècle, et Jean de Lys était un alchimiste réputé à la cour du duché de Bourgogne, ceci explique peut être cela !

Sur la piste des Templiers

Et bien sachez que le fondateur du château, Gibaut d’Arcy appartenait à la famille d’André de Montbard, l’un des 9 chevaliers originels de l’Ordre du Temple crée le 22 janvier 1129. Leur première mission reste énigmatique : installés dans les écuries du Temple de Salomon2, Hugues de Payns et ses compagnons devaient assurer la protection des pèlerins… qui n’existaient pas alors ! Après 9 années de présence en Terre Sainte, Hugues de Payns et ses compagnons reprirent le chemin de la France pour rencontrer Bernard de Clairvaux. Qu’ont ils fait pendant toutes ces années ?

De récentes recherches archéologiques ont mis a jour sur le site des vestiges de fouilles anciennes. Que cherchaient-ils ? Ont-ils découvert un fabuleux trésor ? Les doutes persistent car avant leur arrestation en octobre 1307, Le dernier maître de l’ordre, Jacques de Molay, aurait protéger ce secret. Ainsi, selon le témoignage de Jean de Châlon, du Temple de Nemours : « un cortège comprenant trois chariots recouverts de paille et une cinquantaine de chevaux quittèrent le Temple de Paris sous la conduite de deux Templiers, Hugues de Chalons et, surtout, Gérard de Villers, le précepteur de France.»3 Nul ne connaît le destination de cet étrange convoi.

Plusieurs hypothèses circulent dont une en particulier s’appuie sur les liens de parenté des protagonistes de cette légende. Le trésor des Templiers serait donc en Bourgogne au château du Chastenay, une base secrète des derniers Templiers. Un lien est-il possible avec l’alchimie ? Découvrez-le dans la trilogie de Jean-Pierre Favard « La Commission des 25 ».

Une mystérieuse Dame Blanche

Des phénomènes étranges ont lieu au château. Le comte de La Varende fut tiré plusieurs fois de son lit par des bruits de portes, des plaintes étouffées, des sons plus étranges, « sorte de borborygmes géants », « comme si d’énormes siphons se vidaient. » D’autres témoins affirment avoir vu une forme baignée de lumière aux fenêtres ou dans le parc du château. L’identité de la Dame Blanche demeure une énigme. Il s’agirait d’une descendante directe d’une famille d’origine écossaise. Certains parlent d’une dame d’Estut-Assay, châtelaine à l’époque de la révolution. Adulée par les paysans, elle n’aurait jamais pu se séparer de sa demeure.

Près d’un millénaire de mythes, d’intrigues ésotériques autour de ce château largement véhiculé par le comte de La Varende. Prolixe en anecdotes surnaturelles ce dernier n’a reculé devant rien pour faire connaître sa propriété quitte à créer des polémiques.

Une chose est sure au début des années 90, on a découvert que l’eau des grottes rebaptisée « Lac des Fées » recèle des « bactéries bâtisseuses4 » capables de recalcifier les statues dégradées par la pollution par simple immersion. Cette fabuleuse découverte fut l’objet d’un dépôt de brevet du comte avec le soutien de la fondation scientifique Philip Morris (oui, oui les cigarettes !). A défaut de pouvoir déchiffrer les symboles de sa demeure, le comte n’a pas changé le plomb en or, mais exploité ses 18 grottes préhistoriques et trouvé la véritable cure de jouvence… avec ses bactéries.

Sarah Hubert-Marquez

1 Une cage de Faraday est une enceinte utilisée pour protéger des nuisances électriques et électromagnétiques extérieures, ou inversement empêcher un appareillage de polluer son environnement.
2 Avec l’appui de Bernard de Clairvaux, figure de proue de l’ordre de Cîteaux et accessoirement cousin de Gibaut d’Arcy
3 Ces déclarations seraient conservées aux archives secrètes du Vatican
4 Bacillus et Pseudomonas découvertes au début des années 90

Bibliographie :
Debusne Michel, « La Bourgogne alchimique », La Table d’Emeraude, 2000.
Réju Daniel, « Les demeures de l’impossible : fantômes et maisons hantées », Editions Rombaldi « Les Mystères De L’univers », 1978.
Fulcanelli, « Les Demeures philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’art sacré et l’ésotérisme du grand œuvre », Pauvert, 2001.
La Varende Gabriel de, « Une demeure alchimique, le château de Chastenay : itinéraire ésotérique, alchimique et templier autour d’un logis ancien : le château du Chastenay (ex-château du Lys) en Arcy-sur-Cure (Yonne) », Editions du Chastenay, 1990
Le Nouvel Observateur n°1506, Art « La pierre philosophale du comte de La Varende », , 16/09/93.

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