«Azuro, le dragon bleu», un album jeunesse illustré par un dijonnais

«Azuro, le dragon bleu», un album jeunesse illustré par un dijonnais

Interview publiée le 26 septembre 2013 sur Infos-dijon.com

Infos-dijon avait déjà repéré le talent de Jérémie Fleury lors d’une exposition à la boutique Ciel Rouge en septembre 2011. On lui doit, au plan national voire international, l’un des personnages principaux d’Assassin’s Creed Brotherhood multijoueur, best-seller dans le domaine du jeu vidéo «made in France».

Infos-dijon avait déjà repéré le talent de Jérémie Fleury lors d’une exposition à la boutique Ciel Rouge en septembre 2011. Remarqué dans le domaine du jeu vidéo en créant notamment pour Ubisoft l’un des personnages principaux d’Assassin’s Creed Brotherhood multijoueur, Jérémie a illustré de nombreux ouvrages depuis notre rencontrIne, parmi lesquels citons ; les magnifiques couvertures de la saga « Gregor » de Suzanne Collins aux éditions Hachette romans, celles de trois romans de Jules Verne aux éditions Le livre de Poche jeunesse, mais encore des albums jeunesse comme « Dracula » de Dominique Marion d’après Bram Stoker et « L’Enfant Dragon 2, le Grand Livre de la Nuit » d’Eric Sanvoisin aux éditions Auzou, « La Mélodie du Bonheur » de Christelle Huet-Gomez aux éditions Grenouille. Et c’est donc avec une certaine fierté que nous souhaitons la bienvenue à ce jeune artiste récemment installé à Dijon.

Le jeune artiste a tapé dans les yeux experts des jumeaux Laurent et Olivier Souillé pour illustrer leur premier album jeunesse « Azuro, le dragon bleu » aux éditions Auzou. Habitués du petit monde du Merveilleux, les deux frères spécialistes des créatures fantastiques ont déjà travaillé avec les plus grands illustrateurs de Fantasy. Ils ont notamment écrit « L’univers des Nains » illustré par l’espagnol Guillermo Gonzalez, les deux tomes de « L’univers des Dragons », les deux tomes de « L’univers féerique d’Olivier Ledroit » et « Dark Fantasy » avec le britannique Adrian Smith » aux éditions Daniel Maghen.
Infos-dijon a voulu en savoir plus sur cet ouvrage dédié aux enfants atteints du syndrome de Williams et à leurs parents.

S.H-M : Racontez-nous la naissance d’Azuro, comment vous est venue l’idée de cet album ?

Laurent Souillé : L’histoire de cet adorable dragonneau ne date pas d’hier. Nous l’avons écrite il y a près de vingt ans. D’ailleurs, à l’époque, nous étions loin de nous douter que nos écrits pourraient prendre vie dans des livres illustrés. On se contentait d’imaginer des p’tits récits pour nous faire plaisir. Cette envie n’était malgré tout pas due au hasard. On voulait faire comme notre père qui adorait inventer des histoires pour mieux nous les raconter le soir. On a eu tout simplement envie de faire comme lui : raconter des histoires aux petits… et aux grands aussi d’ailleurs.

Olivier Souillé : Je ne me souviens plus précisément quand et comment nous avons eu l’idée de créer « Azuro, le dragon bleu ». Ce qu’il y a de certain, c’est que nous voulions raconter une histoire sur la différence. Il faut dire qu’en tant que jumeaux, nous avons toujours eu le sentiment d’être différents. Ainsi, nous avons commencé à raconter l’histoire d’un dragonneau singulier, pas simplement en raison de sa couleur mais aussi à cause d’une étrange malédiction qui fait qu’il ne crache pas du feu mais de l’eau. Suite à l’arrivée d’une petite elfe dans notre famille, nous avons souhaité donner vie à « Azuro, le dragon bleu » pour rappeler que la différence est une véritable richesse.

S.H-M : Vous dédicacez Azuro aux enfants touchés par le syndrome de Williams et à leurs parents, pouvez-vous nous en dire plus sur cette maladie génétique orpheline ?

Olivier Souillé : Le syndrome de Williams fait partie des maladies « rares », c’est-à-dire touchant moins d’une naissance sur 2000. On estime les personnes atteintes du syndrome de Williams à 300 000 dans le monde et 5000 en France. C’est aussi une maladie accidentelle, elle peut donc survenir dans n’importe quelle famille. Pour l’instant, il n’existe malheureusement aucun traitement qui guérisse le Syndrome de Williams et Beuren, c’est pourquoi on dit que c’est une maladie « orpheline »


Laurent Souillé : Effectivement, nous avons tenu à dédicacer « Azuro, le dragon bleu » aux enfants atteints du syndrome de Williams mais aussi à leurs parents. Ces derniers sont à juste titre désorientés après un diagnostic trop souvent tardif, douloureux et maladroit. Il est indispensable de sensibiliser les familles, les pouvoirs publics et même les médecins sur ce qu’est le syndrome de Williams. Par exemple sur les principaux symptômes du syndrome de Williams : une malformation cardiaque (modérée à très grave), un retard mental léger à modéré, un retard dans le développement psychomoteur et celui du langage, des difficultés d’alimentation, des troubles du sommeil dans les premières années et une hyper sensibilité au bruit mais des dispositions pour la musique.  Avec Olivier, nous vous invitons à faire un tour sur le site de l’Association «  Autour des Williams » : www.autourdeswilliams.org

S.H-M : On a du mal à imaginer une écriture à quatre mains, comment vous organisez-vous ?

Olivier Souillé : Le plus souvent, c’est un échange d’idées, une sorte de ping-pong. Le côté jumeau fait que l’on a souvent la même idée en même temps. Bien entendu, il arrive que l’un de nous sèche. Dans ce cas, c’est l’autre qui va lancer une piste puis l’autre va rebondir dessus.

S.H-M : D’ailleurs combien de temps a-t-il fallu pour concevoir cet album ?

Laurent Souillé : Environ 1 an entre la présentation du projet et l’impression du livre. Jérémie a d’abord réalisé quelques illustrations d’après le texte que l’on avait découpé pour qu’il s’intègre parfaitement dans la collection «  Mes grands Albums » aux Editions Auzou. Il faut dire que nous avions eu un véritable coup de foudre pour le format de cette collection, le fait que la couverture soit en mousse et que le livre coûte moins de 10 euros. Les Editions Auzou ayant été emballé par le projet, nous avons rapidement finalisé les textes avec Maya Saenz, notre Directrice Artistique puis Jérémie a réalisé des crayonnés avant de mettre en couleur chacune des images.

S.H-M : On sait que vous comptez parmi vos amis de nombreux artistes renommés, alors pourquoi avez-vous choisi Jérémie Fleury ? Qu’est-ce qui vous a séduit dans son travail ?

Laurent Souillé : Jérémie est tout simplement notre ami. On avait réalisé ensemble pour la revue « FREAKS Corp.» basée à Dijon une histoire qui s’appelle « Une toile d’araignée sur la tête. » En plus d’avoir réalisé une image à tomber par terre, Jérémie s’était montré particulièrement adorable. Dès lors, réaliser un livre jeunesse était devenu une évidence pour les trois potes que nous étions devenus. L’aventure « Azuro, le dragon bleu » a été une expérience humaine et professionnelle parfaite. « Azuro » est en fait le reflet parfait de notre amitié !

S.H-M : Et vous Jérémie, n’aviez vous pas trop de pression en travaillant avec les frères Souillé connus pour leur expertise dans le domaine de l’illustration ?

Jérémie Fleury : Le niveau d’exigence des frères Souillé est très élevé car ils ont l’habitude de côtoyer des artistes très talentueux. De plus, travailler sur un album jeunesse comporte des enjeux très importants. Pour ma part, j’ai toujours été perfectionniste donc collaborer avec eux m’a permis de pousser encore plus loin mes illustrations afin d’obtenir le meilleur résultat. Une fois le livre imprimé, on ne peut plus faire de retouches … donc on n’a vraiment pas le droit à l’erreur. Quand on travaille sur un tel projet, on a effectivement un peu la pression et on se remet souvent en question. Notre amitié a fait qu’on s’est soutenus et fait confiance, nous avons multiplié les échanges durant la création de l’album. Donc au final, il y a eu beaucoup de passion et un plaisir partagé.

S.H-M : Azuro est un dragonneau pas comme les autres. Il dénote de ses congénères par sa couleur, ses grandes oreilles à la Dumbo et ses traits arrondis. Alors une première question sur le dessin, combien d’Azuro avez-vous dessiné avant de valider celui que nous connaissons ?

 Jérémie Fleury : Avant de travailler sur Azuro, j’ai travaillé surtout sur des projets pour adolescents et adultes. Illustrer des dragons réalistes pour des jeux vidéo a fait partie de mes habitudes. Azuro est un livre destiné à un public plus jeune, donc il fallait que je trouve le moyen de styliser le dragonneau pour qu’il devienne attachant et qu’il fasse sourire les lecteurs. Je ne sais plus exactement combien j’en ai dessiné, je peux vous dire qu’il y a eu différents stades d’évolution. Au début, il était plus réaliste avec des formes plus anguleuses, il était plus détaillé et moins mignon. Plus j’avançais dans la stylisation d’Azuro, plus ses formes se sont arrondies, un peu comme l’inspire l’élément aquatique finalement. Ses proportions ont changé, il est devenu plus expressif et attachant ! On aurait presque envie de l’avoir en peluche.

S.H-M : Une dernière question à Jérémie, êtes-vous satisfait de votre installation à Dijon ? Par rapport à Lyon, qu’êtes-vous venu chercher à Dijon ?

  Jérémie Fleury : Je suis installé depuis peu donc je n’ai pas encore pu profiter pleinement de Dijon et ses environs. Je peux vous dire que j’ai été marqué par la richesse de son centre historique, son musée des beaux arts et la diversité de l’architecture des bâtiments. Lyon est plus grand, il y a encore plus de choses mais je cherchais à m’installer dans une ville à proportion plus humaine. Puis j’ai toujours été un Bourguignon dans l’âme puisque je suis né en Côte d’Or et que j’ai vécu en Saône et Loire. La nature n’est pas très loin et la famille aussi. Donc  je suis satisfait !

S.H-M : Aura-t-on le plaisir de vous voir en dédicaces à Dijon ? Où pourra-t-on vous rencontrer bientôt en Bourgogne ?

  Jérémie Fleury : En ce qui concerne Dijon, pour l’instant j’ai une date à la librairie Grangier le 7 décembre à partir de 14h ! Il y en aura peut-être d’autres d’ici là. Dans la région, vous pourrez me retrouver les 16 et 17 novembre au 4e salon du livre « Aventure, Fantasy, Contes et Légendes » de Crêches-sur-Saône près de Mâcon.

S.H-M : Un dernier mot pour nos lecteurs…

Jérémie Fleury : J’espère avoir bientôt le plaisir de vous rencontrer et d’échanger avec vous lors de prochaines manifestations artistiques sur Dijon. J’ai été très heureux d’illustrer la merveilleuse histoire des frères Souillé. N’hésitez pas à jeter un œil sur mes autres créations sur le site www.trefle-rouge.fr et à me suivre sur facebook  !

Laurent Souillé : Nous sommes à la fois heureux et fiers d’avoir réalisé notre premier livre jeunesse avec Jérémie. Nous espérons que les enfants aimeront autant Azuro que nous avons eu de plaisir à lui donner vie.

Olivier Souillé : « Azuro, le dragon bleu » est le début d’une belle aventure pour Laurent et moi dans l’édition jeunesse. Nous avons la chance de travailler actuellement pour les Editions Milan sur un chouette livre avec notre ami Frédéric Pillot, le dessinateur notamment de « Lulu Vroumette », « Moi, Thérèse Miaou » et « Raoul Taffin ». Autant dire que la vie est belle.

Propos recueillis par Sarah HUBERT-MARQUEZ

www.autourdeswilliams.org  

http://auzou.fr/

www.trefle-rouge.fr

« Azuro est dragon bleu adorable. Mais chaque jour, il subit les moqueries des autres dragonneaux de son école. Car Azuro n’est pas un dragon comme les autres : pour son espèce, ses écailles d’un bleu scintillant sortent de l’ordinaire, et il ne crache pas du feu, mai de l’eau…
Abandonné de tous, Azuro va s’envoler vers l’inconnu, et découvrir qu’ailleurs, sa différence peut devenir une force. »
Azuro est un album qui traite du thème de la différence avec douceur. Ce livre est dédié aux personnes atteintes du syndrome de Williams.

 

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