Exposition HEARTBEAT-HEARTBUT prolongée jusqu’au 14 février

Exposition HEARTBEAT-HEARTBUT prolongée jusqu’au 14 février

Article paru le 5 février 2012 sur le site d’information locale infos-dijon.com

L’exposition de Fabien Lédé, artiste et fondateur de la galerie-artothèque Nü Köza, intitulé Heartbeat-Heartbut est prolongée jusqu’à la Saint Valentin dans les locaux de l’association bourguignonne culturelle (ABC) à Dijon.

Tout a commencé par une rencontre virtuelle de l’artiste Fabien Lédé avec une dramaturge polonaise. Des mots sur un écran, une correspondance passionnée pour  lutter contre les barrières du temps et la puissance du désir, jusqu’à la rencontre physique qui se réalisera le jour du vernissage de l’exposition.  De ses morceaux de cœur organique cousus tel un patchwork que Fabien Lédé envoyait à sa muse, il a eu l’inspiration de créer cette exposition, de nous raconter cette histoire d’amour avec pudeur. Ainsi, il a choisi symboliquement de nommé son exposition Heartbeat, autrement dit « battement de cœur » et  de réunir ce terme au nom de famille de la jeune femme « Herbut » transformé en « Heartbut ».

Art brut, pointillisme et patchwork !

Toujours dans l’urgence, la toile brute à même le sol, Fabien Lédé crée à l’instinct pour toujours aller à l’essentiel de ses émotions. Carburant à l’amour, il puise son inspiration de l’art primitif influencé par l’Afrique où il a vécu quelques mois et l’art rupestre. Avec un dessin simplifié qui exhale un parfum d’innocence, Fabien a souhaité épurer l’arrière plan de ses œuvres afin d’intensifier les éléments centraux.

C’est sur ces toiles de grands formats non enchâssées et sur fond noir que Fabien a assené à coup de Posca (un feutre d’acrylique) des touches de couleurs intenses. Cette technique du pointillisme nécessite une concentration dans un geste répétitif. L’attention projette ainsi l’artiste dans son œuvre, une descente méditative vers le Soi qui nous fait penser aussi à la réalisation d’un mandala.

Le choix de la couture avec des morceaux d’étoffe suturés à la toile ou rembourrer un cœur irradié, renforce l’aspect sensuel des œuvres que l’on peut toucher. Un parti pris réussi qui nous évoque la scène du film « Manon des sources » quand Ugolin, joué par Daniel Auteuil, se coud sur sa poitrine le ruban de Manon…

Une liberté d’interprétation

On retrouve les éléments propres à l’univers de l’artiste : des crânes (collection coton Noir), la chaise sur le plancher (collection électro-pop expressionnisme), l’animal hybride monté par un personnage nu de sa collection « Alexandra, she’s is great », ou encore le monstre bicéphale qui hurle « Come on baby » jumeau de celui de « Ask to my head ». Les œuvres de Heartbeat-Heartbut sont émaillées de symboles universels que le visiteur est libre d’interpréter  par rapport à son vécu. A l’image de ces croix jaunes où l’on peut voir une représentation religieuse. Fabien Lédé vous répondra que pour lui, il s’agit d’étoiles…

Difficile donc de ne voir dans les toiles de l’artiste qu’une lutte entre Eros et Thanatos. Même si tout amoureux est aliéné à l’objet de sa passion… Dans l’instantanéité et la nouveauté de cette histoire passionnelle, l’artiste exalté rêve et ne montre que le merveilleux.

Voir l’exposition de Fabien Lédé, c’est avoir l’impression d’assister à une belle déclaration d’amour. Avant de s’installer définitivement en Pologne avec sa bien-aimée en mai, Fabien Lédé nous a confié qu’il a en projet une exposition rétrospective à Dijon…

Sarah Hubert-Marquez

Association Bourguignonne Culturelle (ABC)
4 passage Darcy – 21000 Dijon.
03.80.30.98.99
http://www.abcdijon.org/
Du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h
Le samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h

« … C’est parce que j’ai rêvé que je courais. Que je me suis vu m’enfuir de peur. Ne regardez pas là, ne vous détournez pas. Ils disent que si l’on ne voit pas quelque chose, elle n’existe pas. Alors tu n’existais pas. Seulement moi. Mais je me suis retourné et tu étais là, debout. Et puis, il n’y avait plus rien à fuir. Donc j’ai éclaté en larmes de neige. Je pensais qu’elles étaient encore plus belles que les larmes normales. Mais elles fondaient à cause de ma peau encore terrifiée. Et il y en avait de plus en plus. Je ne sais pas si elles étaient de neige ou d’eau. Et j’ai dit : hey, c’est de ma faute, il y a de la neige qui tombe du ciel. Ou bien : hey, c’est de ma faute, il y a de l’eau qui tombe du ciel. Et le ciel était déjà partout. Et je n’arrivais pas décider ce qui était le plus beau… Et il n’y avait rien d’autre dans mon rêve à part cette eau. Donc nous avons nagé en elle comme si il n’y avait pas d’autre issue. Et les poissons non plus n’ont pas su où la mer se termine et où la neige fondue et le rêve commence. Et tu as dit : quand j’atteindrais 0, tu tomberas amoureuse de moi… 10… 9… 8… 7… 6… 5… 4… 3… 2… 1… »

Poème de la jeune dramaturge à propos d’un rêve, traduit par Fabien Lédé

Share