DIJON//SAITEN : Le rendez vous de la culture japonaise à Dijon

DIJON//SAITEN : Le rendez vous de la culture japonaise à Dijon

Article paru le 15 octobre 2011 sur le site d’information locale infos-dijon.com

Otaku[1], mangaka[2], shonen[3], cosplay[4]…  Ces mots ne vous disent rien ? Et pourtant, le rayonnement culturel du Japon est incontestable en France. Depuis la diffusion en 1978 de « Goldorak » sur Antenne 2, les séries animées japonaises ont connu un énorme succès sur toutes les chaînes de la télévision françaises jusqu’à leur apogée avec le « Club Dorothée » (1987-1997). La japanimation est devenue un phénomène culturel qui a marqué une génération entière de jeunes téléspectateurs. Même l’’univers de l’édition n’est pas épargné par la déferlante nippone. Depuis la parution d’ « Akira » en 1990, la France est, avec ses 13 millions d’exemplaires annuels le plus gros « consommateur » de mangas au monde après le Japon. Le manga et l’animation sont devenus aujourd’hui les ambassadeurs privilégiés du pays du soleil levant. Entre tradition rigoureuse et modernité frénétique, l’ADMA vous invite à découvrir l’univers du manga, de l’animation et plus largement la culture asiatique jusqu’à demain soir à 18h00.

Chaque année des milliers de bourguignons viennent à ce grand rendez vous découvrir  la culture japonaise entre les arts martiaux traditionnels représentés par l’AAMT et les héros manga, les yukatas, ces sublimes kimonos traditionnels, et les tenues futuristes Steampunk… C’est dans la plus grande convivialité que les dijonnais sont venus ce samedi : « Ma fille s’amuse et moi encore plus. C’est la première fois que je viens. Je suis fan du manga « Vampire Knight » et des dramas (séries télévisées asiatiques) comme « Hana yori dang », je voulais voir ce que ça donnait tout simplement » nous disait une mère venue en famille. L’ambiance est en effet très bon enfant grâce notamment aux personnages insolites que les visiteurs peuvent croiser à tout moment lors de la manifestation : les héros de la série « Stargate Atlantis », Chewbacca le célèbre wookiee du film « Star Wars », les héros de jeux vidéo comme Mario Bros et Link (« Zelda »), ou Boa Hancock la fameuse reine des amazones et Dracule Mihawk du manga « One Piece » (le plus lu au monde), Sakura Haruno l’amie de « Naruto »… Les artistes et les associations proposent de nombreuses animations (expositions, quiz, blintests, jeux). Et les visiteurs peuvent flâner entre les stands de produits dérivés (figurines, posters, cartes, peluches…), les artisans notamment les créations en cuir de Maître Hobbit, président de l’association « La Croisée des Arts » et les boutiques de mode (accessoires, costumes, bijoux…). De nombreux commerçants dijonnais accueillent et conseillent le public : Ciel Rouge, (62 rue J-J Rousseau), King Collector (72 rue Berbisey), Momie mangas (7 rue de la Poste), Le Comptoir du Japon (13 rue Musette), Manga Evasion (50 rue des Godrans), Librairie Chapitre (17 rue de la Liberté).

L’originalité de l’évènement est de jouer les contrastes entre les coutumes et les nouveautés japonaises. Côté tradition, le programme est riche : l’ikebana, l’art floral raffiné, l’origami, l’art du pliage du papier, le shiatsu, la technique de thérapie manuelle, les chants traditionnels proposés par les enfants de l’école Franco-japonaise de Dijon. Après toutes ses initiations, les visiteurs peuvent faire une pause au « Maid café » pour déguster les thés et les gâteaux japonais ou dévorer les fameux  cups noddle (petits pots plastiques de nouilles instantanées aromatisées).

Côté musique, la J-music, ou musique japonaise, est mise à l’honneur avec le groupe de reprises Dokkaebi qui a mis l’ambiance pendant plus d’une heure. Le succès du karaoké est indéniable. Les jeunes visiteurs y excellent en chantant en cœur et en japonais bras dessus bras dessous les générique d’animés. Dans cet univers très codifié, avec son propre vocabulaire, les jeunes visiteurs surprennent par leur aisance. Pendant que certains sont tentés de se faire faire un portrait version manga par l’artiste Alekskawai, d’autres testent leur sens du rythme sur « Guitar Héro » ou en pratiquant le Dancing Stage, ce jeu consiste à danser avec ses pieds une chorégraphie rythmée sur une plate-forme.  Une grande place est faite aux jeux sous toutes ses formes de l’ancestral jeu de stratégie chinois ; le jeu de go, aux jeux de plateaux, de rôle et vidéos. Dans ce domaine, le public a pu découvrir le jeu vidéo « Loki’s Breed » créé et développé par Métalepse, un collectif dijonnais réunissant des créateurs infographistes indépendants.

Entre les projections et les conférences, le grand moment de la manifestation reste le concours de cosplay avec un défilé des participants. Ces passionnés de manga et d’animation doivent réaliser de leurs mains un costume et imiter le plus fidèlement possible un personnage. Un savant mélange de déguisement, de théâtre et de jeu pour incarner leur héros. La salle animée par un duo comique de présentateurs a chaudement encouragé les prestations des cosplayers.

Parmi les invités de marque de ce 7e festival du manga et de l’animation à Dijon, on retrouve Moonkey, le premier dessinateur officiel de manga européen avec la publication de « Dys » depuis 2005, Reno Lemaire un jeune mangaka venu de Montpelier qui réalise « Dreamland », Gilles Roussel alias Boulet, l’auteur de la bande dessinée « Raghnarok », et Durendal le créateur du site web d’humour « Le Démon du Rire »  où les grandes sagas sont parodiées. Le public a ainsi découvert « Banal Fantasy » un pastiche de « Final Fantasy ».

Un week end placé sous le signe de la convivialité et de la détente, grâce à l’ADMA, l’association pour la Découverte du Manga et de l’Animation. Encore quelques heures pour découvrir la diversité de la culture japonaise grâce au travail studieux d’une centaine de bénévoles. Et comme on dit en nippon « Omédo Gozaîmass ! » (Félicitations en français) pour ce succès renouvelé chaque année.

Sarah Hubert-Marquez

 

Informations pratiques :

Le festival se déroule sur le campus universitaire de l’Université de Bourgogne à l’IUT situé au Boulevard Docteur Petitjean, mais l’entrée du festival se situe rue Edgar Faure.

Plein tarif : 7€.

Tarif réduit : 4€ pour les abonnés au club Divia, les membres de l’AFJD et de l’ADMA.

[1] Passionné de mangas qui finit par se couper du monde réel.
[2] Dessinateur de manga
[3] Désigne un type de manga qui cible les jeunes adolescents. On parle de shojo manga pour  les mangas destinés aux jeunes filles.
[4] Pratique qui consiste à se déguiser en personnage célèbre de manga ou de jeu vidéo.
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